Année 1991
5 mars 1991 : il est 22h00, toutes les radios privées rémoises arrêtent d’émettre, la seule nuit bleue qu’ait connu Reims depuis ce jour commence. Radio Primitive et Radio Jeunes Reims sont les radios qui reprennent le plus rapidement, quelques minutes après 22h00. Les autres, dans leur majorité (donc celles gérées par TDF), reprendront vers 2h30. C’est le grand retour de RMC à Reims sur 105 MHz mais cette fois sans décrochage local.
Signalons que les fréquences 87.9, 89.8 et 102.1 ne sont pas encore actives lors de cette fameuse nuit.
Il s’agit réellement de la deuxième vague d’autorisations délivrées en région Champagne-Ardenne après les homologations définitives (c’est l’intitulé exact) du 22 mars 1985 délivrées par la Haute Autorité, et si on excepte les dérogations provisoires du 8 décembre 1983.
Le lancement de l’appel à candidatures de cette présente vague d’autorisations date du 26 avril 1990. La liste des candidats admis à concourir du 20 juillet 1990 et la liste des fréquences disponibles a été publiée au JO du 31 octobre 1990. La décision du CSA pour les autorisations a été prise le 22 février 1991 et publiée au JO le 3 mars 1991.
Après la nuit bleue du 5 mars 1991, on comptera 3 autres vagues de nouvelles autorisations délivrées par le CSA, en 1992, en 1996 et en 2003. Signalons aussi un autre appel complémentaire lancé le 25 mai 1993 mais ne concernant pas Reims.
Le CTR (Comité Technique de Radiodiffusion) de Nancy, soit l’instance représentative du CSA en région, est le 3ème créé après celui de la Bourgogne Franche-Comté et celui de la région PACA.
Il couvre les régions Alsace, Lorraine et Champagne-Ardenne.
Il est inauguré le mardi 15 mai 1990 et est présidé par Daniel Giltard.
Sur les 5 membres titulaires, un seul est champardennais et même rémois, c’est Philippe Trousset qui était toujours là en 2003.
La région Champagne-Ardenne est la troisième région française à voir ses ondes remises en ordre par les CTR.
Sur 31 dossiers reçus pour Reims, seuls 13 seront présélectionnés.
Pour la région cela représente 46 opérateurs différents pour 109 fréquences.
Parmi les projets non retenus pour l’ensemble de la région en catégorie A, on note :
- Arc en Ciel présenté par la MJC Schweitzer de Reims, celle qui abrita Radio Mosaïque 51, s’agit-il du même projet que Radio Mosaïque mais qui aurait changé de nom ?
- Radio Espérance, radio chrétienne traditionaliste qui retentera sa chance en 1992.
- Ecoute Voir, de l’association des parents d’enfants inadaptés de la région d’Epernay.
- Radio Etoiles, projet de l’association Etoile du Maroc.
- Radio Jeunes Reims (cf. : histoire des radios de 1981 au 5 mars 1991).
Donc sur 17 projets de catégorie A, seuls 4 ne sont pas retenus si on excepte Radio Jeunes Reims qui sera tolérée provisoirement. Et seuls 2 radios ne sont plus là en 2004, Antenne Troyes remplacée par Latitude FM de la même catégorie et Radio Isotope. Signalons que Radio Val de Meuse a entre temps changé de catégorie pour passer en B.
Pour la catégorie B, nous avons failli avoir :
- Bulle FM qui est présenté par la SARL Solorad. Cette société gère déjà Radio L à Metz, Radio Bulle à Bar le Duc et Radio D à Commercy.
- 2 projets Chic FM, proposé par 2 structures différentes (Association Audio 52 et SARL Radio Média Presse) qui désirent peut-être par le nom rendre hommage au réseau de Robert Hersant.
La SARL Radio Média Presse gère déjà FUN et Europe 2 à Longwy et comptait sûrement les implanter dans les Ardennes (donc erreur de demande de catégorie !)
- Europium, (vous avez bien lu !) de l’association de la défense de la communication et de la culture (laquelle ?) en Thiérache.
- Informations Actualités Champagne-Ardenne, de l’association Actualités.
- FM Châlons, de l’association Radio Locale Châlonnaise.
- News FM, proposé par l’association News FM.
- Radio Centre Marne, (tiens, ça rappelle quelque chose !) proposé par la SA Innovation Communication et la SARL Clair Maret. Pourquoi cette radio qui avait fait ses preuves n’a pas été autorisée ?
- Radio Cigale FM, de l’association Radio Cigale FM (fondée par un ancien de DRS à Troyes, Jany Bouvot), qui sera autorisée en 1992 mais en catégorie A.
- Radio Trafic FM, de l’association Radio Trafic FM. Il s’agit d’un projet de secours initié dès décembre 1988 par l’équipe de Cigale FM /Thème Radio (ex : DRS) au cas où le CSA n’autoriserait pas Thème. On retrouve parmi eux les cigaliens : Jean-Pierre Chartier, Patricia Mettens (Patou pour les intimes !) et bien sûr Jany Bouvot.
- Radio Cobra, de l’association du même nom, qui émettait déjà sur Charleville-Mézières sur 99.4 MHz et qui arrêtera donc le soir du 5 mars. C’était une radio populaire au sens noble du terme, gérée par une famille et qui émettait d’un logement HLM. Le 5 mars au soir, FR3 Champagne-Ardenne lui consacrera un reportage dans le cadre de son journal du soir.
Mais on retrouvera Radio Cobra un peu plus tard sur 105.1 MHz.
- Radio Oxygène, de l’association Radio Oxygène.
- Radio Porcien, de l’association Radio Porcien.
Donc 10 autorisées sur 23 dossiers et parmi ces 10, 8 ne seront plus là en 2004. Il ne reste de cette époque que Champagne FM (après un changement de propriétaires) et Radio 8.
Concernant la catégorie C, ne sont pas retenues :
- 08 FM, de la SARL Ardenn Sonor
- Arc en Ciel, de l’association Arc en Ciel et qui émettait déjà sur Charleville-Mézières avec la franchise Kiss FM puis Fun Radio.
- Bulle FM, proposée par la SARL RTME Communication.
Bulle FM n’aura décidément pas de chance, puisqu’elle sera recalée aussi en 1996 et en 2003 (projet alors présenté en catégorie A). De nos jours d’ailleurs aucune radio n’a ses locaux à Epernay, il n’y a que des radios nationales, ou de Reims et Châlons.
Christian Baudette, le président de RTME, se présente aux élections cantonales de mars 2004 sur Epernay 1 en réaction à ces refus successifs. Il a toujours dit que s’il n’arrivait pas à monter sa radio, il irait voir du côté des politiques et des institutions ce qu’il s’y passe pour comprendre où il dérange.
- Chérie FM Mosaïque, de la SARL Radio Fréquence Est.
- FM Champagne, de l’association FM Champagne.
- Fun Radio, proposé par la SARL Inter Pôles Com.
- Métropolys Champagne, présenté par la SARL Radio Diffusions Régions. Adieu donc Métropolys en région.
- NRJ Chaumont, de la SARL Chaumont Animation Radiophonique.
- Radio Nostalgie, de la SA Propublic Radio.
- Radio Nostalgie, mais de la SARL 98.4, Radio Locale Semoy (exit une pionnière des ondes).
- Radio Vitamine FM, de l’association Est Audio.
- Skyrock, de la SARL Contact Distribution, celle de Jacques Moretti et Etienne Le Du.
- Skyrock Est, de la SARL Marn’Radio.
Donc 13 projets retenus sur 26 présentés. A noter que Magic FM (Société de presse Cassiopé) à Rethel sera autorisée en catégorie C, mais émettra sans franchise donc sous son propre nom.
Pour la catégorie D, seules Jazzland et Radio Distance Service ne seront pas retenues, et pour la catégorie E, les 3 mousquetaires (Europe 1, RTL et RMC) seront autorisés.
3 avril 1991 : Depuis le 116 avenue de Paris à Châlons sur Marne, Champagne FM commence à émettre sur Reims, Epernay et Châlons à 11h00.
Il est intéressant de signaler que la première radio apparue à Reims après le 10 mai 1981 s’appelait Champagne FM (elle deviendra ensuite Radio Magnum) tout comme la première apparue après cette nuit bleue. Pourtant ces 2 radios n’ont que le nom de commun.
Elle est créée par des anciens de NRJ/Skyrock Châlons, Michel et Laurence Drouot et Alix Cornellis. La première pub fera son apparition 3 jours plus tard, les infos locales 6 jours plus tard avec Sylvie Riondel (passée ensuite sur l’AFP Audio) en plus des flash nationaux de l’AFP. Le 12 avril les troyens goûtent à leur tour au charme de cette radio régionale.
D’après les souvenirs de Bertrand Dorigny (qui fût présent dès le début), un des premiers morceaux diffusés à l’antenne a été Crazy de Seal. La première journée a vu défiler Sylvie Riondel à la matinale, Eric pour le matin, Alexandre Montana au drive et Yann le soir aux dédicaces. Michel Drouot et Alix Cornellis étant aux commande
Cette radio, gérée par la S.A.R.L. CD COM, qui comprend 12 salariés à temps plein vise les actifs de 25 à 50 ans avec 30% de chanson française et 40% de gold.
Champagne FM possède des bureaux dans chacune des villes couvertes, à Reims c’est au 1 rue de Talleyrand. Ils seront ensuite environ 200 m plus loin.
25 avril 1991 : un autre réseau, national celui ci, montre le bout de ses oreilles, il s’agit de Radio Fourvière (qui deviendra plus tard RCF), il débute à Reims et à Châlons simultanément, mais il s’agit de test et les programmes commenceront réellement le 3 mai sur toute la région (11 fréquences, dont 4 dans la Marne, car Radio l’Epine à Châlons ne bénéficiera pas avant le 5 octobre 1993 d’une autorisation pour une fréquence à Ste Menehould et celle de St Dizier est censé être gérée comme celles de Haute Marne, c’est à dire gérée directement par RCF Lyon et diffusant un programme passif. En fin de compte elle diffusera la programme local de Châlons et émettra pour Vitry le François/ St Dizier, mais sera toujours gérée par RCF Lyon).
La radio rémoise, Radio Fourvière Reims-Ardennes, est créée à l’instigation de Mgr Balland qui était auparavant dans un diocèse (Dijon) qui possédait sa propre radio. La cheville ouvrière de ce projet est le Père Bernard Goureau, Délégué Episcopal à l’Information et notamment ancien animateur/journaliste de l’émission télé " le Jour du Seigneur ". Se joint à lui Bruno de Labrusse, un laïc qui, en cherchant un endroit pour implanter le pylône de la radio, sera victime d’un accident de voiture mortel à cause d’un chauffard. Mais deux personnes qui lancent leur société (le Studio Leslie) vont rejoindre rapidement le Père Goureau et abattre un travail colossal pour que tout soit prêt à temps.
Radio Fourvière commence à émettre juste une heure avant la fin du délai accordé par le CSA pour commencer, à savoir le 4 mai.
La première émission locale (Billet de Pompes) sera diffusée depuis le studio de Charleville-Mézières le 6 mai (après une intervention depuis Reims du directeur-fondateur de la radio, le Père Bernard Goureau), elle est animée par des lycéens de l’aumônerie sous la houlette de Bruno Rispal qui partira plus tard à RCF Vendée. La grille des débuts se compose de 18h00 à 18h30 de musique, puis de 18h30 à 19h30 de " Billet de Pompes ".
Il faut noter que l’autorisation d’émettre en 1991 a été délivrée à l’association Radio Fourvière à Lyon (cas identique pour RCF Aube et la Haute-Marne) qui l’a rétrocédées à l’association locale Reims Ardennes qui gère, depuis, la radio de Reims (Association pour le soutien et la promotion de Radio Fourvière Reims-Ardennes créée le 11 mars 1992, siège à l’archevêché 3 rue du cardinal de Lorraine), ce qui fait que le renouvellement du 1er octobre 1996 est en fait une première autorisation (le texte de la décision de 1996 fait d’ailleurs état d’une attribution et non d’un renouvellement). Conséquence la radio de Reims ne touchait pas le FSER. Elle a fait des demandes pour cette rétrocession d’autorisation dès 1992, mais toutes restées lettres mortes.
28 avril 1991 : entre 0h et 1h du matin, la dernière des radios autorisées, Eurojazz (qui devait s’appeler Jazz City au départ) pousse son premier cri, les programmes débuteront le 5 mai, mais s’arrêteront bien vite l’été venu. En fait, il s’agit de la diffusion de bandes musicales entrecoupées de jingles. Cette radio n’a jamais réellement fait de vrais programmes avec de vrais animateurs. Pourtant, il était prévu au menu d’Eurojazz du théâtre, des infos, l’histoire de la cité et bien sûr du jazz, avec des émissions comme " histoire de mémoire " (une promenade dans le passée rémois autour d’une date donnée), " studio C " (diffusion de concerts jazz enregistrés dans les MJC ou encore à l’Opus 65 et au Croque Notes), " Bleu Blanc, Blues ", " Jazzman " (une série de pièces de théâtre écrites par Antoine Matha retraçant et expliquant l’histoire du jazz vécue par un vieux musicien) et " La maison des musiciens " (clin d’œil à cette ancienne maison rémoise, émission qui donne la parole aux musiciens rémois de tout poil). Il était aussi prévu des émissions produites à l’extérieure telles que " le jazz club from Paris " (émission produite par OFREDIA et diffusée par 70 radios publiques américaines, il s’agit d’enregistrements de concerts dans les clubs de jazz parisiens) et " Zydeco est pas salé " produite par KRVS aux USA (le Zydeco est une sorte de blues chanté en français).
Il était prévu aussi de l’info locale mais également un partenariat avec RFI.
Dommage, le concept était sympathique et son fondateur, Keith Dubose (ex Big FM), associé à sa femme Isabelle, nous avait prouvé, par le passé, son talent, mais le positionnement jazz pour Reims était peut-être trop réducteur.
22 octobre 1991 : un appel complémentaire à candidatures dans la zone de Reims est lancé par le CSA et verra notamment en 1992 l’autorisation de Cigale FM 90.5 MHz (cat A), Superloustic 103.8 MHz (cat D) - celle ci n’émettra jamais sur Reims, malgré son autorisation, car elle est proche du dépôt de bilan -, Skyrock/CMA 96.2 MHz (cat C) et Radio Jeunes Reims 106.1 MHz (cat A) qui officialise ainsi sa situation précaire d’après 1991. Il y a donc 2 fréquences de plus sur Reims, soit un total de 20 fréquences.
Les candidats sont alors pour la catégorie A : Radio Jeunes Reims, Radio Espérance (qui retente sa chance, mais tant qu’il y a de l’espoir…) et Radio Cigale (maintenant en catégorie A après avoir demandé en catégorie B en 1991), pour la catégorie C : Skyrock (S.A.R.L. Contact Distribution) et Skyrock (S.A. CMA) et pour la catégorie D : Radio Montmartre, RFM et Superloustic.
Du 26 octobre au 10 novembre 1991 : Radio Primitive consacre sa grille au 10 ans de la FM que l’on fête un peu partout en France sous l’égide de " Vive la Radio " et notamment à Port Marly à l’invitation de Skyrock (mais ceci est une soirée privée, Daniela Lumbroso, si tu nous lis !). Durant ces jours elle va proposer à l’antenne des interviews de personnalités sur les 10 ans de la FM, des micro-trottoirs, des tables rondes, des analyses,….et des émissions thématiques en soirée à travers les genres musicaux ou les évènements qui ont marqués ces 10 dernières années. Ce sera la seule à Reims à fêter cet anniversaire.
Commentaires (4)
- 1. | 22/10/2008
- 2. | 22/10/2008
http://radioreims.e-monsite.com/rubrique,voa-europe,1056668.html
- 3. | 14/12/2010
"PORTRAIT D'UN ROMANTIQUE" DE JOHN SHERMANN...?CETTE MUSIQUE ETAIT SUPERBE AVEC COMME INSTRUMENT PRINCIPAL UN HAUTBOIS.POUVEZ VOUS EFFECTUEZ DES RECHERCHES.CE MORCEAU ETAIT DIFFUSE ENVIRON 3 FOIS PAR JOUR.AVEC MES REMERCIEMENTS.
Le message est lancé à ceux qui visite ce site (le webmaster).
- 4. | 09/10/2017
Qu'est devenu Keith Dubose ?, il m'avait sollicité pour participer à l'aventure d'Eurojazz alors que j'étais en poste à Radio France Reims... Je me souviens lui avoir rendu visite sur les hauteurs de Reims (St-Thierry) oû il disposait de ses locaux dans une caravane chez un sympathique Monsieur du nom de Potofeu... Merci à vous si vous avez quelques nouvelles d'eux... Richard
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Date de dernière mise à jour : 05/12/2022